Consommé par le peuple Guaranis au 5ème siècle, le maté est la boisson incontournable en Amérique Latine. Hors du continent américain, le nombre de consommateurs du précieux breuvage ne cesse de croître. Longtemps méconnu du grand public, l’ilex paraguariensis s’est démocratisé et a su s'imposer dans différentes cultures pour ses vertus médicinales et énergisantes. Dans l'article qui suit, nous découvrirons la place du maté dans les traditions et le quotidien de trois grands pays consommateurs de maté : la Syrie, le Paraguay et l'Uruguay.
Du Yerba au Moyen-Orient
Les Syriens sont les plus grands consommateurs en dehors de l’Amérique du Sud de Yerba Mate. En 2019 le pays a importé 31 000 tonnes de maté argentin, soit près de 80% des exportations hors du continent américain. Entre la Syrie et le maté, c’est une histoire qui a commencé en 1850 quand des syriens partis au Brésil ont ramené cette plante sur leur terre. Dès son arrivée sur le territoire la boisson a été adoptée et a fusionné avec les coutumes du pays. Les migrations successives de syriens vers l’Amérique du Sud les décennies suivantes n’ont fait que conforter le maté dans la culture. La première importation officielle de yerba en Syrie a eu lieu en 1936 avec une commande de 39 tonnes, une quantité incroyable pour l’époque.
Les syriens ont leur propre façon de consommer la boisson. Elle est souvent dégustée avec différentes saveurs qui diffèrent selon la région où on est. De plus, il n’est pas rare qu’ils ajoutent du sucre ou du miel à leur préparation. Dans les zones côtières la boisson se déguste seul dans une petite calebasse à laquelle on vient ajouter une paille filtrante appelée massasa qui est une bombilla plus courte. Dans les terres, c'est en discutant en groupe que l’on boit le maté dans la même calebasse et la massasa est nettoyée avec une tranche de citron.
L’Or Vert paraguayen
En 2019, le Paraguay a produit 40 000 tonnes de maté, ce qui en fait le troisième producteur mondial derrière l’Argentine et le Brésil. Sur cette production, seulement 2 000 ont été exportées, le reste étant consommé par la population paraguayenne, soit 95% de la production.
Le maté est inscrit dans la culture paraguayenne. Il fait son apparition au Vème siècle avec les indiens Guaranis qui le cultivent dans la région de Paraguarí, plus précisément dans la ville actuelle de Yaguarón. Utilisée par les Guaranis pour ses vertus énergisantes et désaltérantes, la plante prend une place importante dans de nombreuses légendes indigènes, dont notamment une où elle serait à l’origine de la création de l’être humain.
Après la colonisation et suite aux combats entre indiens et européens, le Paraguay devient incontrôlable. C’est en 1585 que la situation du pays se calme et que les Guaranis obtiennent la protection des jésuites avec lesquels ils cohabitent dans des villages appelés missions. Ensemble ils développent la culture du yerba, culture qui se veut très rapidement rentable car la plante est consommée par les tribus locales et par l’ensemble des colons. Le Paraguay était le seul pays à cultiver le maté à cette époque, la plante prit le surnom d’Or Vert du fait de sa rareté. Considéré de nos jours comme la boisson nationale du Paraguay, le maté prend une place importante dans le patrimoine du pays. Il y est couramment consommé en tereré, notamment pour se rafraîchir face aux fortes chaleurs. La boisson fraîche et désaltérante est souvent dégustée à plusieurs, c’est un moment convivial où on se fait passer la calebasse à tour de rôle.
Du maté chez la Celeste
Les uruguayens sont les plus grands consommateurs de yerba avec une moyenne de 9kg par habitant et par an. C’est la boisson inscrite culturellement dans leur quotidien. Même si les stars de la Celeste comme Luis Suárez et Edinson Cavani sont des ambassadeurs du maté à travers le monde, l’Uruguay de par sa superficie ne peut pas être un grand producteur. En effet, le pays importe la plupart de son maté de chez ses voisins brésiliens. En 2019, 32 000 tonnes de maté ont été achetées , ce qui en fait le plus gros importateur devant la Syrie. L’histoire nous apprend qu’avant l'arrivée des conquistadors,c’est le peuple Charrúas qui a commencé la culture du maté. C’est ensuite les espagnols qui, habitués à consommer du maté lors de leurs nombreuses conquêtes dans les pays voisins ont continué la production.
De nos jours, l’Uruguay vend essentiellement une petite partie de sa production en Espagne et aux Etats-Unis. Les uruguayens ont la particularité de boire un maté plus amer que celui consommé au Brésil ou en Argentine. Les feuilles sont coupées très finement voir même en poudre avant d’être affinées et séchées pendant 12 à 24 mois afin de développer tout l'arôme de la plante. La boisson est consommée traditionnellement entre proche en se faisant passer la calebasse tout en la remplissant avec un thermos d’eau chaude.
- certification biologique pour garantir au maximum l’absence de pesticides ;
- l’olfactif : le maté doit sentir bon ;
- le maté doit être agréable à regarder. On doit pouvoir distinguer les différentes plantes lorsqu’il s’agit d’un mélange. Cela garantit sa fraîcheur.