Le maté est une boisson emblématique des populations sud-américaines. Depuis que les Occidentaux ont découvert ses vertus, ils ont tenté à maintes reprises d'en importer la culture hors de sa terre d'origine sans grand succès.
De la graine à la plante découvrez l'ensemble de la filière du maté et les différentes étapes de sa culture.
La Yerba mate, un produit de la forêt
Au cœur de la jungle d'Amazonie, à la lisière des rivières, un groupe de toucans picore les baies rouges d'un arbre à l'apparence de chêne, l'illex paraguariensis. Toute l'année, les paysans de la région sélectionnent les pépins laissés par ces oiseaux pour les emporter vers des serres à l'abri du soleil. Ces graines, une fois en terre, germent à partir de six mois. Les jeunes pousses sont ensuite retirées des serres et replantées dans le sol fécond de cette forêt luxuriante. Ainsi laissée à l'état sauvage, baignée par un climat humide (17 à 21°C) au côté d’autres espèces végétales, la Yerba mate peut croître jusqu'à 20 mètres de hauteur. Cependant les cultivateurs veillent à le garder en arbuste de 3 à 6 mètres.
Quatre ans plus tard vient le moment de la récolte. C'est le début du printemps : les paysans retournent dans les plantations, munis de ciseaux, serpettes et sécateurs, afin de récupérer les branches chargées de feuilles tout en évitant celles qui portent des fleurs ou des fruits. 20 à 25 kg de feuilles fraîches par plante sont cueillies et entassées dans les camions pour le retour au village. S'ensuivra une longue transformation pour rendre le maté consommable.
Les étapes de la transformation
Au sortir de la jungle, les feuilles de Yerba mate sont séparées des branches et exposées à un feu vif durant 20 à 30 secondes : c’est ce qu’on appelle la sapecada. Après 24 heures de repos, elles sont disposées sur des grilles et soumises à un courant d’air chaud de 80°C à 100°C : c’est l’étape de séchage. En Argentine, l'ensemble de l'opération s'effectue dans un tube rotatif chauffé. Le procédé permet à la plante de perdre les deux tiers de son poids et de repartir pour une année de repos, afin de permettre à son arôme si particulier d’émerger.
Enfin, le maté entre dans sa phase de purification : les feuilles séchées sont hachées et tamisées. Selon la région les tiges peuvent être conservées (Argentine, Brésil, Paraguay) ou non (Uruguay) . Le tout est mis en sac et conservé entre 6 et 24 mois le temps que le maté développe la saveur et la couleur souhaitées.
De l'éthique dans les plantations
Les plus importantes plantations de Yerba mate se trouvent entre le nord des plaines argentines et le sud de la forêt amazonienne. Conscients des enjeux écologiques et environnementaux, les cultivateurs sont à pied d'œuvre pour réduire les dommages causés sur la forêt tropicale. Ils ont déjà opté pour le biologique pour la plupart, et des projets pour favoriser une culture durable bénéfique et équitable sont actuellement en cours. Ils sont encouragés dans cette démarche par les différentes marques de maté, qui y portent une attention particulière car il en va de la garantie d'un produit sain qui répond aux attentes du consommateur.
- certification biologique pour garantir au maximum l’absence de pesticides ;
- l’olfactif : le maté doit sentir bon ;
- le maté doit être agréable à regarder. On doit pouvoir distinguer les différentes plantes lorsqu’il s’agit d’un mélange. Cela garantit sa fraîcheur.